L'ICG salue le rôle du Hizmet dans le processus de paix
Un rapport publié lundi par l'International Crisis group (ICG) sur les efforts déployés par la Turquie pour répondre aux demandes des Kurdes, a salué le rôle positif du mouvement Hizmet dans le processus de paix.
Dans un document intitulé «Crying Wolf : Why Turkish Fears Need Not Block Kurdish Reform» (Pourquoi les peurs turques n'ont pas à bloquer la réforme kurde), le think tank cite le mouvement parmi les groupes jouant un rôle positif dans le processus de paix avec le PKK. Pour les Kurdes, Fethullah Gülen, à l'origine du mouvement, fait figure d'acteur national et le PKK considère que le Hizmet, émanation de Gülen, constitue «une menace à cause de son influence sur les Kurdes». Pourtant, ce dernier a récemment adopté une position réformiste sur certains problèmes centraux comme l'ethnicité et l'utilisation de la langue maternelle. Le rapport cite les propos de Gülen qui s'est dit ouvert aux personnes recevant un enseignement dans leur langue native ainsi que ceux d'autres grandes figures du mouvement qui ont parlé positivement de la redéfinition de la citoyenneté et de la turcité.
«Un Etat juste doit accepter l'enseignement dans la langue maternelle»
Le rapport se réfère également à une interview de Gülen publiée en juin dernier dans le journal irakien Rudaw. L'intellectuel avait déclaré que reconnaître l'utilisation de la langue maternelle dans le domaine de l'éducation reflétait le traitement égalitaire d'un Etat envers ses citoyens. «Un Etat juste doit accepter l'enseignement en langue maternelle... mais les parents kurdes doivent aussi apprendre le turc à leurs enfants», avait affirmé Fethullah Gülen. Le rapport de l'ICG a également cité les propos du vice-président de la Fondation des Journalistes et des Ecrivains (GYV), Cemal Ussak, grande figure du mouvement. Celui-ci avait annoncé que les écoles lancées par le Hizmet étaient prêtes à enseigner en kurde et que cette initiative unirait la Turquie. «Une grande partie des Kurdes et des musulmans de ce pays ne se sentent pas partie prenante de la turcité. Une définition plus englobante peut être créée», a-t-il précisé. Gülen, à de nombreuses occasions, a affirmé son soutien au processus de paix lancé par le gouvernement turc fin 2012. Dans l'interview à Rudaw, le penseur turc a insisté sur le fait que les droits et les libertés étaient des droits naturels et que personne ne pouvait les garantir à d'autres personnes comme s'il s'agissait de privilèges. «Si on ne reconnaît pas ce fait, il ne pourrait pas y avoir d'Etat de justice ou de système légal». Concernant le processus de paix, Gülen a appelé les deux parties à adopter un ton conciliant en évitant soigneusement les propos provocants.
- Créé le .