Combien de Prophètes y a-t-il eu? Étaient-ils tous arabes?
Des Prophètes apparurent et furent envoyés à leurs peuples dans différents pays et à différentes époques. Selon un hadith le nombre de Prophètes serait de 124 00052 ; un autre mentionne 224 000. Toutefois, les deux versions doivent être évaluées de façon critique selon la science du hadith. Le nombre exact importe peu ; ce qu’il faut savoir c’est qu’aucun peuple n’a été privé de son Prophète : Il n’est point de peuple qu’un Prophète ne soit venu avertir (35 : 24), Et Nous n’avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un Messager. (17 : 15)
Punir un peuple sans l’avertir qu’il est dans l’erreur est contraire à la Gloire et à la Grâce de Dieu. L’avertissement précède la responsabilité, qui peut être suivie de la récompense ou de la punition : Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome le verra, et quiconque fait un mal fût-ce du poids d’un atome le verra de même. (99 : 7-8) Si un Prophète n’était pas envoyé, les gens ne seraient pas capables de distinguer le bien du mal et ainsi ne devraient pas être punis. Cependant, puisque chaque individu sera appelé à rendre compte de ses oeuvres, bonnes et mauvaises, nous pouvons en déduire qu’un Prophète a été envoyé à chaque peuple : À chaque communauté, il fut envoyé par Nous un Prophète avec cet ordre : “Adorez Dieu et écartez-vous du mal !” (16 : 36)
Les Prophètes ne sont pas apparus seulement en Arabie. En fait, nous ne connaissons pas tous les Prophètes qui ont été envoyés dans cette région, et encore moins ailleurs. Nous ne connaissons que les noms de 28 d’entre eux (d’Adam à Mohammed), et la Prophétie de 3 d’entre eux est incertaine53. Nous ne savons pas exactement où ils sont apparus. Apparemment, la tombe d’Adam et l’endroit de sa réunion avec Ève serait Djeddah, mais cette information est incertaine. Nous savons qu’Abraham a vécu pendant un certain temps en Anatolie, en Syrie et à Babylone. Le nom de Loth a été associé à Sodome et à Gomorrhe, près de la Mer Morte ; Jéthro (Cho’aïb) à Madian ; Moïse en Égypte ; et les Prophètes Jean et Zacharie dans les pays méditerranéens, qu’ils ont peut-être traversé pour aller en Anatolie, puisque les chrétiens associent Marie et Jésus avec Éphèse. Mais ces associations demeurent, au mieux, des suppositions.
Nous connaissons les noms de quelques Prophètes envoyés aux Israélites, mais pas les noms des autres ni les lieux de leur apparition. De plus, parce que leurs enseignements ont été altérés et perdus avec le temps, nous ne pouvons rien dire à propos de qui ils étaient et où ils furent envoyés.
Prenez le cas du christianisme. Après le Concile de Nicée (325 ap. J.-C.), la doctrine originale de l’Unité de Dieu a été abandonnée en faveur de la doctrine de la Trinité qui était une invention humaine. Pour l’Église catholique, Jésus est devenu le « fils » de Dieu, alors que sa mère Marie est devenue la « mère » de Dieu. Certains ont cru, assez vaguement, que Dieu était immanent ou présent dans les choses. Ainsi, le christianisme se mit à ressembler à la croyance et aux pratiques idolâtres de la Grèce antique, et ses disciples commencèrent à associer des choses et des personnes à Dieu – un péché capital en islam.
Tout au long de l’histoire, les déviations et la corruption de la Vérité commencèrent et augmentèrent de cette manière. Si le Coran ne nous avait pas informés de la Prophétie de Jésus et de la pureté et de la grandeur de Marie, nous aurions eu bien du mal à distinguer les cultes et les rites de Jupiter (Zeus) de ceux de Jésus, et ceux de Vénus (Aphrodite) de ceux de Marie.
Un processus semblable est peut être ce qui est arrivé aux autres religions. Dans ce cas, nous ne pouvons pas affirmer définitivement que leurs fondateurs ou leurs maîtres étaient des Prophètes ni qu’ils prêchaient dans un endroit spécifique. Nous pouvons seulement spéculer que Confucius, Bouddha, ou même Socrate, étaient peut-être des Prophètes. Nous ne pouvons pas donner une réponse précise car nous n’avons pas assez d’informations sur eux et sur leurs enseignements originaux. Cependant, nous savons que les enseignements de Confucius et de Bouddha ont influencé un grand nombre de leurs contemporains et continuent d’influencer beaucoup de personnes aujourd’hui.
D’aucuns disent que Socrate était un philosophe influencé par le judaïsme, mais ils n’apportent aucune preuve à l’appui. Les paroles qui lui sont attribuées par Platon insinuent que Socrate a été « inspiré » à un très jeune âge pour « enseigner » aux gens la vraie compréhension et la vraie croyance. Mais il n’est pas clair que ces paroles portaient correctement et exactement le sens que les gens leur ont attribué. Ce qui est sûr c’est que Socrate enseigna dans un environnement et d’une façon qui appuient l’emploi de la raison.
Les observations du professeur Mahmoud Moustafa sur deux tribus africaines primitives confirment ce qui a été dit cidessus. Il note que les Maw-Maw croient en Dieu et l’appellent Mucay. Ce Dieu est Un, Il agit seul, Il n’engendre pas et n’est pas engendré, et Il n’a aucun partenaire. Il n’est pas possible de Le voir ou de Le sentir, mais seulement de Le connaître à travers Ses oeuvres. Il demeure dans les cieux, d’où Il confère Ses ordres à tous. C’est pourquoi les Maw-Maw lèvent leurs mains quand ils prient. Une autre tribu, les Neyam-Neyam, exprime des idées semblables : la croyance en Un seul Dieu qui décrète et confère Ses ordres à tous, et ce qu’Il dit est absolu ; tout dans la forêt bouge par Sa volonté, et Il punit ceux qui le méritent.
Ces idées sont compatibles avec ce qui est indiqué dans le Coran. La croyance des Maw-Maw est très proche de ce que nous trouvons dans la sourate al-Ikhlas du Coran. Comment ces tribus primitives si éloignées de la civilisation et des Prophètes connus ont-elles pu avoir un concept de Dieu si pur et si sain? Ceci nous rappelle le verset coranique : Tous les peuples ont un Messager. Et lorsque leur Messager vint, tout se décida en équité entre eux et ils ne furent point lésés. (10 : 47)
Le Professeur Adil de Kirkouk, en Irak, travaillait en tant que mathématicien à l’Université de Riyad quand je l’ai rencontré en 1968. Il m’a dit alors qu’il avait rencontré beaucoup d’Amérindiens pendant son doctorat aux États-Unis. Il était frappé par le grand nombre de personnes parmi eux qui croient en un Dieu Unique qui ne mange pas, ne dort pas et n’est pas contraint par le temps, qui gouverne et régit toute la création, qui est sous Sa Souveraineté et qui dépend de Sa Volonté. Ils se référaient aussi à certains Attributs de Dieu : l’absence d’associés, car cela entraînerait la confusion dans la création ainsi que des conflits.
Comment peut-on concilier le prétendu caractère primitif de ces peuples avec une telle noblesse dans leur concept de Dieu? Il semble que de vrais Messagers leur aient transmis ces vérités, dont on retrouve quelques traces dans leur croyance actuelle.
D’aucuns se demandent pourquoi il n’y a eu aucune Prophétesse. Le consensus de la majorité des juristes sunnites et des théologiens de la Tradition est qu’aucune femme n’a été envoyée en tant que Prophète. À part une tradition discutable et même incertaine concernant la sainte Marie et l’épouse de Pharaon, il n’y a aucune autorité coranique ni aucun hadith affirmant qu’une femme ait été envoyée à son peuple en tant que Prophète.
Dieu Tout-Puissant a créé toutes les entités par paires. L’humanité a été créée pour être le régisseur de la création, et est donc adaptée à cette fonction. Les paires femmes-hommes sont caractérisées par des relations complexes d’attraction et de répulsion mutuelles. Les femmes ne sont pas aussi physiquement fortes que les hommes. Elles sont souvent plus patientes, plus tolérantes et plus compatissantes. D’autre part, les hommes sont enclins à la force, au pouvoir et à la dureté dans la compétition. Quand ils s’unissent, ces caractéristiques leur permettent d’établir une unité familiale harmonieuse.
Aujourd’hui, la question de l’égalité des sexes a atteint un tel point que certains en sont venus à refuser de reconnaître les différences les plus évidentes entre les hommes et les femmes et à affirmer qu’ils sont identiques et égaux en tous points. L’application de ces idées a eu pour conséquence le style de vie « moderne » qui encourage les femmes à travailler en dehors de leur foyer et à essayer de « devenir des hommes », perdant ainsi leur identité. C’est de cette manière que la vie familiale s’est peu à peu dégradée : les enfants sont envoyés dans des crèches ou des internats car les parents sont trop occupés, en tant qu’« individus », pour pouvoir s’en occuper eux-mêmes. Cette violence contre la nature et la culture a détruit le foyer représentant normalement l’équilibre entre l’autorité et l’amour, et un havre de paix et de sécurité.
Dieu le Très-Sage mit quelques principes et lois dans l’univers, et y plaça les êtres humains qu’Il créa avec une nature excellente et noble. Les hommes sont physiquement plus forts et plus compétents que les femmes, et sont clairement désignés à travailler avec ardeur et à concourir sans ressentir le besoin d’abandonner la lutte. La nature de la femme est différente, à cause de ses menstruations, de son confinement nécessaire avant et après l’accouchement, et de son incapacité conséquente à observer toutes les prières et le jeûne. D’ailleurs, les femmes ne peuvent pas non plus être constamment disponibles pour les fonctions publiques. Comment une mère avec un bébé dans ses bras pourrait-elle diriger une armée, prendre des décisions cruciales, et soutenir et poursuivre une stratégie difficile contre un ennemi?[54]
Un Prophète doit diriger l’humanité dans chaque aspect de la vie sociale et religieuse et ce sans interruption. C’est pourquoi la Prophétie est impossible pour les femmes. Si les hommes étaient capables d’enfanter, eux non plus n’auraient pas pu être des Prophètes. Le Prophète Mohammed fait allusion à cela quand il décrit les femmes comme « celles qui ne peuvent pas s’acquitter totalement des obligations religieuses et ne peuvent pas accomplir certaines d’entre elles »[55]
Un Prophète est un modèle, un exemple à suivre dans chaque aspect de la vie humaine, de sorte que les gens ne puissent pas dire qu’on leur avait demandé de faire des choses qu’ils ne pouvaient pas faire. Les questions se rapportant exclusivement aux femmes leurs étaient communiquées par l’intermédiaire des épouses du Prophète.
[54] Rappelez-vous que nous parlons du passé et non pas du présent où les circons-tances ont complètement changé en raison du progrès scientifique et des commodités modernes. Puisque nul Prophète ne pourra apparaître après Mohammed cet argument est indiscutable.
[55] Boukhari, Haydh, 6.
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