Honnêteté et bénévolat
Les Prophètes étaient parfaitement dignes de confiance et ne demandaient jamais salaire pour leur service. Cette caractéristique fondamentale est mentionnée à cinq reprises dans la sourate ash-Shu'ara'. Tous les Prophètes dirent la même chose: 'Je suis pour vous un messager digne de confiance. Craignez Dieu donc et obéissez-moi. Et je ne vous demande pas de salaire pour cela; mon salaire n'incombe qu'au Seigneur de l'univers'. (26:107-109, 125-127, 143-145, 162-164, 178-180)
Parmi son propre peuple, le Prophète Mohammed était déjà célèbre pour son honnêteté avant sa déclaration de Prophétie. Il était connu sous le nom d'Al-Amin (le digne de confiance). Comme ses prédécesseurs, il ne réclamait aucun salaire pour son invitation à Dieu.
Les Prophètes ne pensaient jamais aux gains matériels, à la récompense spirituelle, ni même au Paradis - tous leurs efforts étaient faits pour l'agrément de Dieu et pour voir l'humanité guidée sur le droit chemin. Le Prophète Mohammed était le plus en avant dans ce domaine. De même qu'il s'est totalement dévoué pour le bien-être de l'humanité en ce monde, il en fera de même dans l'autre, dans le «Lieu de Rassemblement». Tandis que tous les autres ne se préoccuperont que de leurs propres personnes, le Prophète se prosternera devant Dieu, priera pour le salut des musulmans et intercèdera devant Dieu en faveur d'autres individus.[1]
Ceux qui veulent propager les valeurs éternelles de l'islam doivent suivre ces pratiques et ne s'attendre à aucune récompense. Tout message basé sur une intention impure, si éloquent soit-il, n'aura aucun effet sur les gens. Ce point est souvent souligné dans le Coran: Suivez ceux qui ne vous demandent aucun salaire et qui sont sur la bonne voie. (36:21)
Imam Busiri exprime l'altruisme, la sincérité et la patience du Messager de Dieu dans un langage très vivant: «Les montagnes ont souhaité courir de chaque côté de sa personne en monceaux d'or, mais il refusa». Le Prophète dit une fois: «Un jour, j'ai faim et j'endure avec patience; un autre jour, je suis rassasié et je loue le Seigneur, obtenant ainsi une double récompense pour ma patience et mes louanges.»
Aïcha rapporte que parfois aucun repas n'était cuisiné pendant quatre jours consécutifs dans leur maison.[2] Abou Houraïra rapporte également: «Un jour je me rendis dans la chambre du Prophète. Il priait assis et gémissait. Je lui demandai s'il était malade. Il répondit qu'il avait trop faim pour pouvoir rester debout. Je me mis alors à sangloter amèrement mais il m'arrêta et dit: 'Ne pleure pas, car celui qui endure la faim ici-bas sera à l'abris du châtiment de Dieu dans l'au-delà'.»[3]
Un jour il dit à l'ange Gabriel: «Cela fait plusieurs jours qu'aucun feu n'a été allumé pour cuisiner dans le foyer de Mohammed.» Un ange apparut et demanda: «Ô Messager de Dieu, Dieu te salue et te demande si tu préfèrerais être un Prophète-roi ou un Prophète-esclave?» Il se tourna vers Gabriel qui lui recommanda l'humilité. Alors le Prophète éleva sa voix et répondit: «Je désire être un Prophète-esclave qui implore Dieu le jour où il a faim et Lui rend grâce le jour où il est rassasié.»[4]
Le Messager de Dieu avait l'habitude de manger avec les serviteurs et les esclaves. Un jour une femme le vit manger et remarqua: «Il mange comme s'il était un esclave.» Le Prophète répondit: «Est-il possible qu'il y est meilleur esclave que moi-même? Je suis un esclave de Dieu.»[5]
L'Envoyé de Dieu est, en vertu de son statut d'esclave de Dieu, notre maître et celui de la création, comme le dit avec tant d'éloquence Galip Dede:
Un roi exalté, le Roi des Messagers, ô mon maître.
Tu es une source infinie d'aide pour les faibles, ô mon maître.
Dieu t'a honoré en jurant par ta vie dans le Coran, ô mon maître.
Dans la Présence Divine, tu es le plus grand, ô mon maître.
Tu es le bien-aimé, le très loué et glorifié de Dieu, ô mon maître.
Tu es le roi «éternel» que Dieu nous envoya, ô mon maître.
[1] Bukhari, "Tawhid," 36; Muslim, "Iman," 326.
[2] Bukhari, "Riqaq," 17; Muslim, "Zuhd," 28.
[3] Muttaqi al-Hindi, Kanz al-'Ummal, 7:199.
[4] Ibn Hanbal, 2:231; Haythami, Majma' az-Zawa'id, 9:18-19.
[5] Haythami, 9:21.
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