Le respect pour le Coran
Bien que la récitation et l'enseignement de la lecture du Coran à vos enfants soit aussi très importants, il y a quelque chose de plus important encore : c'est de leur faire bien comprendre que ce qui est récité est la « Parole de Dieu ». De nos jours, l'un des problèmes les plus courants est sans aucun doute - malheureusement – celui que posent les personnes qui se contentent de lire le Coran uniquement avec leur langue. Si vous êtes capables de montrer le bon exemple en récitant le Coran et si vous faites cela comme si vous étiez en présence du Seigneur Tout-Puissant ou aux côtés du Messager de Dieu, vous aurez une fois de plus conquis les cœurs de vos proches. En effet, vos enfants retireront de grands bienfaits de vous voir lire le Coran tout en pleurant. Une récitation monotone du Coran risquerait de nous rendre insensibles.
Dans un hadith, le Prophète dit : « Celui qui récite le mieux le Coran parmi les gens est celui qui le récite avec mélancolie » ; et dans un autre hadith authentique, il déclare : « Ce Coran a été révélé dans la mélancolie. »
Si le Coran traite des êtres humains qui ont tant de problèmes, notre manière de le réciter doit dénoter une certaine tristesse afin d'en refléter le contenu. Or pour pouvoir atteindre ce niveau, il faut d'abord comprendre ce que dit le Coran. Nous devons hautement respecter le Coran, même si nous ne saisissons pas tout ce qu'il dit, car il est la Parole Divine. Toutefois, si nous fournissons des efforts pour en comprendre le sens, cela indiquera un plus grand respect de notre part. En outre, votre enfant ressentira les enseignements coraniques avec plus de profondeur dans son coeur et dans son esprit, et ainsi sera assouvie - selon son niveau de compréhension - sa soif spirituelle.
Ceux qui se satisfont seulement du sens littéral du Coran peuvent être considérés comme ayant un sens et une compréhension de la religion très pauvres. Quant à ceux qui n'ont même pas cette faible relation avec le Coran, ceux-là ont tout perdu. Apprendre les significations les plus profondes des versets coraniques et enseigner ce que nous avons appris à nos enfants est d'une importance capitale en ce qui concerne l'obtention des récompenses promises par le Coran.
Dans son commentaire du hadith mentionné ci-dessus, Hafiz Mounawi raconte l'événement suivant :
« Un jeune garçon était sur le point d'achever la mémorisation complète du Coran. Il passait ses nuits à réciter tout le Saint Coran et à prier, et se présentait le lendemain matin à son maître, le visage pâle et fatigué. Son maître était un grand savant et un véritable guide spirituel. Il alla s'enquérir auprès des autres élèves de la pâleur du jeune garçon. Ils lui répondirent ceci : « Maître, cet élève-là ne cesse de lire le Saint Coran du début jusqu'à la fin toute la nuit jusqu'au petit matin, sans dormir un seul instant, et le matin il va à votre cours. » Comme le maître ne voulait pas que son élève récitât de cette manière le Coran, il lui conseilla : « Mon garçon, le Coran doit être récité avec le même style avec lequel il a été révélé. » Puis il ajouta : « À partir d'aujourd'hui, tu liras le Coran, non pas comme tu l'as lu jusqu'à maintenant, mais comme si tu le lisais devant moi, en attendant mon jugement ! »
L'enfant repartit, décidé à lire le Coran en suivant les conseils de son maître. Le lendemain matin, il se présenta à nouveau devant lui, forcé d'admettre : « Maître, cette nuit, je n'ai réussi à lire que la moitié du Saint Coran. » Le maître répliqua alors : « Très bien mon enfant, et cette nuit, je veux que tu récites le Coran comme si tu étais en présence du Messager de Dieu. » Cette fois, l'élève récita le Coran en faisant encore plus attention, car il se disait, très ému : « Je dois réciter le Coran sans faire la moindre faute, car je suis en face de celui-là même à qui il a été révélé. » Ce jour-là, il dut dire à son maître qu'il n'était parvenu à lire que le quart du Coran. Voyant les progrès réalisés par son élève, le maître qui voulait parfaire graduellement cette leçon, dit : « Maintenant, récite le Saint Coran comme si tu étais en train d'écouter l'archange Gabriel le révéler au Prophète. » L'élève s'exécuta et annonça : « Par Dieu ! Je vous jure que je n'ai pu lire qu'une seule sourate ! » Enfin, le maître dit : « Mon enfant, récite-le maintenant comme si tu étais devant le Seigneur Tout-Puissant qui Se trouve au-delà des milliers de voiles. Pense au fait que Dieu écoute ta récitation et qu'Il la confronte avec ce qu'Il a révélé pour toi. » Cette fois-ci, l'élève revint auprès de son maître en pleurant : « Maître, j'ai récité « Louange à Dieu, Seigneur des Mondes », j'ai continué jusqu'à « Maître du Jour de la Rétribution », mais il m'a été impossible de pouvoir prononcer « C'est Toi Seul que nous adorons ». C'est parce que j'adore tant de choses et que je m'incline avec soumission devant tant d'autres choses que je n'ai pas pu dire sincèrement « C'est Toi Seul que nous adorons » tout en imaginant que je récitais cela devant le Seigneur. »
Hafiz Mounawi rapporte que ce jeune ne survécut pas longtemps et qu'il décéda quelques jours plus tard. Le maître, un savant doté d'une grande spiritualité, qui l'avait aidé à s'élever à ce niveau, se tint près de sa tombe, en contemplant son élève dans l'au-delà. Soudain, la voix du jeune garçon s'éleva d'outre-tombe : « Ô maître ! Je suis vivant ! J'ai atteint un tel rang spirituel que je n'ai pas été appelé à rendre compte de mes oeuvres ! »
Réciter le Saint Coran en méditant sur le sens de ses versets, s'attacher à chacun de ses mots et montrer le respect qui se doit à la Parole Divine sont des choses essentielles pour l'épanouissement de nos coeurs ; ces sentiments sincères introduisent à la fois ceux qui le récitent et ceux qui écoutent sa récitation dans l'atmosphère sacrée du Coran et leur ouvre grand les portes des cieux.
À travers le récit d'un tel événement, on pourrait croire que j'ai voulu dire : « Inutile de lire le Coran si vous ne ressentez pas la même chose », or ce que je veux dire est qu'il faut nécessairement être très attentif à ce que le Coran dit puisque nous avons eu l'honneur d'être choisis comme son allocutaire. Une telle récitation coranique qui n'entraîne guère de changements dans nos âmes, ne peut non plus dominer notre vie individuelle et sociale. Nous devons pouvoir changer grâce au Coran, nous tourner vers son horizon et le ressentir dans toute sa profondeur, afin que son mystère s'ouvre à la vision de nos coeurs…
Revenons à notre sujet. Le jeune garçon, donc, n'est pas mort ; il a rejoint son Seigneur. Son coeur s'était arrêté de battre en raison de l'émotion intense que le Coran suscite chez les âmes pures, et il s'était avancé vers le Tout-Puissant. Il allait évidemment vivre pour l'éternité. Il n'avait pu aller au-delà de « C'est Toi Seul que nous adorons » et n'avait donc cessé de répéter cela jusqu'à l'aube. Une autre personne avait vécu un jour une expérience spirituelle similaire au sein de la Ka'ba. Quand il posa la tête contre le mur de la Ka'ba, il se dit tout bas : « Ô mon Seigneur ! » Puis il s'arrêta net, pétrifié… Il se sentait incapable de continuer tellement il était tourmenté par ses pensées : « As-tu vraiment le droit de dire une telle chose? Pourquoi t'obstines-tu à cette hypocrisie? » Quoi qu'il en soit, ce genre d'expérience unique, telle que l'a vécue cet homme, ne peut être vraiment exprimée par de simples mots, ni les sensations intenses qu'il éprouva à cet instant-là ; elles ne sont pas de nature à pouvoir être transmises à autrui. Plus tard, cet homme lui-même ne serait pas capable d'expliquer ses propres sentiments.
Pour conclure, si nous réussissons à suivre cette ligne de conduite dans notre foyer, si notre attitude reflète notre dévotion au Coran et si nos actes indiquent notre inclusion dans le cercle du Prophète, alors notre entourage va vite reprendre vie, tout comme les plantes vertes après les pluies printanières ; il y aura autour de nous des renouveaux successifs et les anges vont en venir jusqu'à envier notre vie.
a) Ne pas susciter la haine de la religion
Ces dernières années, la religion, avec tout ce qu'elle apporte de bonnes nouvelles et de facilités, n'a pas été bien transmise aux jeunes générations des pays musulmans. Quand on analyse la situation avec un coeur pur et un esprit sain, on se rend compte que la cause sous-jacente en est l'ignorance et l'indifférence à l'égard du « sens ».
Malheureusement, beaucoup trop de croyants disent « nous avons foi en Dieu » alors qu'ils n'ont pas pris pleinement conscience du sens inhérent à cette déclaration. Ils sont incapables de maintenir la coordination entre le monde extérieur et leur monde intérieur, et ils n'arrivent pas à comprendre comme il faut la religion et les concepts religieux. Cette erreur n'a cessé de se reproduire tout au long de l'histoire.
Même aujourd'hui, on ne peut pas dire que l'on fasse bon usage des opportunités que Dieu nous offre. Quand nos enfants viennent vers nous avec en tête des questions en rapport à la religion, notre devoir consiste à remplir leurs coeurs avec l'amour de Dieu et du Messager, et non pas à les intimider en les obligeant à mémoriser des prières - prières qu'ils auraient de toute façon naturellement apprises avec le temps. Si nous nous contentons d'enseigner notre religion comme si elle n'était qu'un ensemble de règles à apprendre par coeur, nos enfants risquent de finir par lui être hostiles. Après avoir goûté à ne serait-ce qu'une seule leçon, il se peut qu'ils en soient dégoûtés et refusent d'apprendre. De même qu'on ne nourrit pas un bébé de six mois avec de l'alimentation pour adultes, de même on ne doit pas forcer les enfants au travail de mémorisation s'ils ne sont pas encore en âge. Il est probable qu'une fois qu'on aura illuminé leur for intérieur avec la foi, on n'aura plus besoin de leur dire d'apprendre, puisqu'ils le feront eux-mêmes tout naturellement. Nous devons adopter une approche qui les pousse à la réflexion et les incite à aimer, chérir et intégrer en eux l'Islam.
Les croyants doivent être sensibilisés à ce sujet et doivent essayer de rendre la religion aussi agréable que possible. Ils doivent s'efforcer d'ouvrir le coeur et l'esprit de leurs enfants à la spiritualité. Il faut qu'ils aiment le Coran à un tel point que leurs enfants soient amenés à se dire : « Ô Dieu Tout-Puissant ! Accorde-moi la capacité à comprendre la religion, permets-moi de découvrir les desseins divins afin que je sois comblé par la vérité coranique ! » Ainsi leur vie se recentrera autour de cet idéal.
b) Ne pas négliger l'accomplissement quotidien des actes d'adoration obligatoires et surérogatoires
Sous quelles conditions que ce soit, les parents n'ont droit à aucune erreur en ce qui concerne leurs obligations religieuses, et les enfants ne doivent jamais remarquer chez eux une quelconque lacune dans leur servitude au Seigneur. Le Messager de Dieu n'a jamais délaissé la pratique quotidienne de la prière de la nuit (tahajjoud), ni les invocations et les prières personnelles qu'il récitait quand il se levait la nuit. Il faisait la prière de rattrapage (qadha) chaque fois qu'il n'avait pas pu réciter ses prières de la nuit en temps voulu, et ce bien qu'elles ne fussent pas obligatoires. De cette manière, il montrait clairement que la pratique d'une prière, une fois commencée, à la maison ou à l'extérieur, ne doit en aucun cas être abandonnée.
Les Compagnons du Prophète avaient bien compris qu'une fois qu'ils s'étaient mis à pratiquer un acte d'adoration ils devaient continuer tout comme ils avaient commencé. Abdoullah ibn Amr ibn Âs, l'un des plus grands ascètes de l'époque, voulut jeûner chaque jour et prier chaque nuit jusqu'à l'aube. Et qui plus est, quand il se maria, il n'approcha pas son épouse pendant plusieurs jours. Quand celle-ci se plaignit par l'intermédiaire de son beaupère au Prophète, Abdoullah ibn Amr ibn Âs dut se rendre auprès du Messager de Dieu qui le réprimanda pour avoir négligé sa femme. Ce jour-là, le Messager lui demanda de réduire le nombre de ses actes d'adoration surérogatoires ; au contraire, Abdoullah insista pour en faire davantage et dit : « Ô Envoyé de Dieu, je suis capable d'en faire plus ». Finalement, le Messager le convainquit de ne jeûner qu'un jour sur deux, de ne prier que le tiers de la nuit et de dormir le reste. Plus tard, il s'avéra - selon Boukhari et Mouslim - que ce noble Compagnon dit à un autre : « Si seulement j'avais accepté l'offre du Messager de Dieu ! Car maintenant que je suis âgé, il m'est très difficile de garder le même rythme de prières. Et pourtant je ne veux pas abandonner les prières surérogatoires que j'ai pris l'habitude de faire jusqu'à maintenant. Je souhaite que le Messager de Dieu me retrouve exactement comme il m'a laissé. »
Abdoullah ibn Amr est un très bon exemple : on ne doit jamais délaisser un acte d'adoration qu'on a pris coutume de faire. D'ailleurs, le Messager de Dieu a dit, selon un hadith authentique : « L'acte d'adoration le plus méritoire est celui qui - quelle que soit sa quantité - est pratiqué régulièrement. » Si vous ne pouvez pas pratiquer beaucoup, alors contentez-vous de ce qui vous est possible de faire, et surtout faites-le de façon régulière, afin de ne pas tomber dans l'estime de votre enfant. Si vous ne pouvez faire que les prières obligatoires (fardh) et celles de la Tradition Prophétique (sunna), alors efforcez-vous au moins de les accomplir parfaitement. Si vous avez commencé à pratiquer une quelconque prière surérogatoire (tahajjoud, douha, etc.), vous devez absolument continuer ainsi. Sinon, votre enfant pourrait se demander pourquoi vous les négligez. À force de vous voir faire régulièrement vos prières, le subconscient de votre enfant sera dominé par des vues positives sur la prière.
Naturellement, tout ce dont nous avons discuté jusqu'à maintenant ne se rapporte qu'à ceux qui pensent comme nous. Telle est la voie à suivre si l'on veut élever nos enfants de façon à en faire des Musulmans sensibles, pieux, consciencieux et intelligents. On parvient à chaque chose grâce à une méthode qui lui est propre; c'est ainsi que l'on peut obtenir des résultats. En d'autres termes, pour permettre à nos enfants d'atteindre le bonheur dans ce bas-monde et dans l'au-delà, la méthode à suivre est celle qui consiste à leur fournir un exemple concret en notre personne. Si tout cela peut d'abord ressembler à une prescription très compliquée, sa mise en pratique n'est pas si difficile.
c) Le sentiment de respect pour les signes sacrés
Il y a certains concepts auxquels nous accordons une valeur sacrée. Et ces concepts renferment des significations encore plus sacrées. En Islam, la croyance en Dieu est un pilier de la foi. On ne peut parler de foi ou de vie islamique pour celui qui ne croit pas en Dieu. Il ne faut surtout pas oublier que la conquête du coeur de nos enfants grâce à ces notions sacrées et exaltées relève de notre responsabilité dès lors qu'ils atteignent une certaine maturité (en général, cette période commence aux alentours de 7-9 ans).
Pour être sûr que votre enfant vive avec l'image du Prophète, il faut que vous lui parliez souvent de lui. Si au contraire, votre principal sujet de conversation tourne autour des vedettes de cinéma et des célébrités que vous voyez à la télévision, alors tout naturellement, ces personnages vont occuper une place prépondérante dans l'imagination de votre enfant. Il lui sera facile de vous donner les noms de nombreux sportifs, chanteurs, acteurs et autres célébrités, mais il sera sûrement incapable de se rappeler les noms de deux ou trois Compagnons. Ainsi sa mémoire et son subconscient seront remplis de futilités.
Nos actes et nos pensées doivent toujours refléter le plus grand respect pour toutes les choses qui nous sont sacrées. Par exemple, la Ka'ba est un lieu sacré. Vous devez donc être le plus respectueux possible quand vous exprimez devant votre enfant vos sentiments concernant la Ka'ba. Quand nous entrons dans l'enceinte de la Ka'ba ou quand nous nous approchons de Médine, nous devons marcher sur ces terres avec le respect qui se doit. Nous devons même pousser plus loin notre respect pour les lieux où a vécu notre Prophète bien-aimé et dire comme l'Imam Malik : « Il ne convient pas de se déplacer sur une monture ou de marcher avec des chaussures dans un tel endroit ». Chaque fois que ce grand imam arrivait aux frontières de Médine, ou qu'il venait de loin pour donner des leçons de hadith à la Mosquée du Prophète (Masjid-i Nabawi) ou dans une autre mosquée, il descendait de sa monture et rappelait que c'est ainsi qu'il faut se comporter dans les lieux sacrés. Tout enfant qui sera témoin d'un tel comportement sera naturellement porté à déborder de respect pour le maître de Rawda-i Tahira [espace situé entre la chaire à prêcher de la Mosquée du Prophète et la tombe sacrée de celui-ci].
Il en va de même pour le Saint Coran. Il y est dit dans le verset 32 de la sourate Hajj : « Et quiconque exalte les injonctions sacrées de Dieu, s'inspire en effet de la piété des coeurs. » Le respect des signes sacrés relève de la piété du coeur ; et la piété du coeur n'est possible qu'à travers la reconnaissance de Dieu par le coeur, en se tournant vers Lui avec respect, en se réfugiant auprès de Lui, en Lui obéissant et en saisissant pleinement la Vérité Divine. Ce genre de vénération est d'une importance capitale. La mosquée, par exemple, doit occuper une place si exaltée dans l'esprit de l'enfant que celui-ci doit être amené à penser que toutes les voies qui mènent à Dieu passent par la mosquée.
Quand les magnifiques voix des muezzins retentissent du haut des minarets, récitant Allahou Akbar ! (Dieu est le plus grand !), votre enfant doit répéter les paroles de l'adhan (l'appel à la prière), après quoi il doit lever les mains au ciel et prononcer la prière de l'adhan : « Ô mon Dieu ! Seigneur de cet appel parfait et de la prière prescrite qui va être accomplie, accorde à notre maître Mohammed la proximité à Dieu Le Vrai et permets-lui d'atteindre le Paradis et au-delà ; et élève-le au statut de Maqam-i Mahmûd (La Position Louée) que Tu lui as promis ! »
Pour conclure, si nous croyons en Dieu, si nous L'aimons et si nous éprouvons vraiment des sentiments de respect pour les signes sacrés de l'Islam, alors nous devons déverser ces sentiments dans le coeur de nos enfants, leur montrer la grandeur de Dieu, leur faire aimer Dieu et leur faire prendre à coeur Son amour, afin qu'ils comprennent du plus profond de leur être que seul le Seigneur Absolu est digne d'être vraiment aimé, recherché et désiré. Dans un hadith rapporté par Tabarani et relaté par Abou Oumama, le Messager de Dieu déclara : « Faites que les serviteurs de Dieu aiment Dieu afin que Dieu vous aime ». On ne peut aimer Dieu qu'en Le connaissant bien, car l'homme tend à aimer ce qu'il connaît et à être hostile à ce qu'il ne connaît pas. Les impies ou les athées sont hostiles à Dieu parce qu'ils ne Le connaissent pas ; car s'ils Le connaissaient, ils L'aimeraient certainement.
Dans le Saint Coran, Dieu dit : « Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent ». Ibn Abbas et Moujahid donnent à l'expression « pour qu'ils M'adorent » le sens de « pour qu'ils Me connaissent », ce qui signifie que celui qui connaît Dieu remplit son devoir de servitude, tandis que celui qui ne Le connaît pas est ingrat envers son Seigneur.
Par conséquent, nous devons tout d'abord faire connaître Dieu à l'enfant afin que son coeur se remplisse d'amour pour Lui et qu'il Lui voue la vénération qui se doit. Il faut cependant être très délicat quand il s'agit de faire connaître Dieu et il faut utiliser une méthode propre à l'âge et à la maturité de l'enfant. Au tout début, il peut s'avérer suffisant de lui déclarer tout simplement sans fournir de preuves que, par exemple, le repas qui se trouve sur la table devant lui vient de Dieu. Pour un enfant un peu plus âgé, il conviendra de lui dire que la pluie dont tous les êtres humains, les animaux et les plantes ont besoin descend du ciel par la Grâce de Dieu ; les pluies qui font revivre la terre débordent des Trésors de Sa Miséricorde. Quelques années plus tard, il faudra parler à l'enfant des phénomènes naturels plus compliqués tels que l'évaporation de l'eau des mers et des fleuves, le fait que la pluie tombe par petites gouttes, et lui expliquer pourquoi ces lois physiques ne peuvent en aucun cas résulter du hasard, mais uniquement de la Sollicitude Divine. Quant à l'en- fant d'un niveau plus élevé, on pourra lui faire connaître Dieu à travers les arguments avancés par la science moderne.
Le Messager de Dieu dit un jour : « Aimez Dieu pour les bontés qu'Il vous accorde ; aimez-moi parce que je suis Son Messager, et aimez ma famille par amour pour moi ».
Si l'on emploie la bonne méthode, on verra vite qu'il n'est pas difficile de faire aimer Dieu, le Prophète et ses Compagnons aux enfants. Si nous leur faisons lire l'histoire de la vie du Messager au lieu de lectures frivoles, ou du moins si nous leur donnons un très bon livre de référence tel que Hayatu-us Sahaba (La Vie des Compagnons) de Mohammed Youssouf Kandahlawi, ils auront ainsi l'opportunité de connaître le Prophète, ses Compagnons et leurs enfants. De cette manière, chacun de ces nobles personnages occupera une place d'honneur dans le coeur de nos enfants et deviendront leurs héros. Ils s'efforceront alors de leur ressembler : être aussi courageux que Hamza, aussi fort qu'Ali, aussi honnête et fidèle qu'Abou Bakr, et aussi juste qu'Omar ibn al-Khattab.
Il faut à tout prix que le Saint Coran, l'histoire de la vie du Prophète et d'autres livres sur la vie des Compagnons occupent une place centrale dans nos foyers. C'est avec eux que nous pourrons remplir et illuminer le coeur de nos enfants avec ces grandes figures de notre histoire.
Maintenant, j'aimerais attirer votre attention sur un point. Bien que l'utilisation de différents arguments contre les thèses et les notions philosophiques qui menacent notre foi relève d'une réaction logique, se borner à employer uniquement la logique peut s'avérer néfaste pour notre vie spirituelle, voire nous mener au désespoir. Après avoir bien compris une explication logique, votre enfant voudra voir des exemples concrets. Même si vous construisez une magnifique échelle qui s'élève avec des milliers de preuves objectives et subjectives de l'existence et de l'unité de Dieu, si vous ne lui donnez pas d'exemples pratiques, votre enfant trouvera toutes ces preuves trop abstraites et difficiles à saisir. Il se peut même qu'il perçoive les réflexions religieuses que vous essayiez de lui transmettre comme de vulgaires et obscures théories philosophiques.
Si vous ne lui montrez pas clairement que ce dont vous lui parlez a réellement existé à une certaine période de l'histoire, tout cela lui semblera utopique ou pareil à un conte de fées. C'est pourquoi nous sommes tenus de montrer à nos enfants que les valeurs morales et religieuses que nous leur racontons étaient et peuvent toujours être mises en pratique.
Il n'y a pas si longtemps de cela, nous mêmes avions des doutes et nous nous disions : « Tout ce qui est dit à propos des Compagnons peut bien être vrai, mais il est fort probable que cela ne soit arrivé qu'une seule fois et il est quasiment impossible que cela se reproduise un jour ». De telles pensées négatives se propageaient telle une épidémie. Pourtant, quand nous voyons aujourd'hui certains jeunes qui connaissent et aiment de tout leur coeur le Créateur Exalté et Son noble Messager, il nous est alors permis de croire qu'une communauté comme celle des Compagnons puisse resurgir à notre époque. En se basant sur les allusions et les heureuses prédictions faites dans le Coran et confirmées par les hadiths, nous pouvons avoir pleine foi en l'avènement d'une communauté décrite par le Messager de Dieu comme étant composée de garips, c'est-à-dire de personnes considérées comme étrangères dans leur propre pays en raison de leur croyance et de leur style de vie conforme aux valeurs exaltées de l'Islam.
La piété de votre coeur, votre amour et votre vénération pour Dieu, votre attitude respectueuse envers les mosquées et les signes sacrés seront pour votre enfant comme des rayons de lumière qui guideront ses pas sur le chemin de Dieu.
L'adhan est un symbole important de l'Islam ainsi qu'un moyen de concentration avant la prière. C'est aussi une invitation de la part de Dieu à Ses serviteurs pour qu'ils remplissent leurs devoirs et se rappellent Sa Grandeur. Si vous réussissez à inculquer de tels sentiments à vos enfants, chaque fois qu'ils entendront l'adhan, ils seront émus, au bord des larmes, tremblant comme une feuille par amour pour le Seigneur. En dépit de toutes les infortunes, ce devoir sacré a été accompli par les Musulmans qui nous ont précédés et - si Dieu le veut - continuera d'être accompli avec la même ferveur dans le futur. Nous enseignerons aux nouvelles générations à rendre hommage aux piliers de l'Islam et à aimer Dieu et Son Messager.
Pour résumer, nous devons nous acquitter parfaitement de nos devoirs religieux à la maison, et éliminer dès que possible les moindres doutes et hésitations concernant la religion et la foi qui ont pu s'infiltrer dans l'esprit de nos enfants. En outre, il faut consacrer un certain moment de la journée à l'adoration du Tout- Puissant ; une heure où l'on se tourne vers Dieu en implorant Sa miséricorde, laquelle se déverse abondamment sur nous ; heure unique où nos coeurs débordent de tristesse et où la présence du Messager de Dieu se fera sentir dans le foyer à travers le comportement du maître et de la maîtresse de maison.
Les valeurs que votre enfant acquerra ainsi sont si importantes et si précieuses que lorsqu'il sera grand, il jouira des fruits de vos efforts et témoignera sa gratitude en priant pour vous.
Le respect des signes sacrés implique l'acceptation et l'exposition de la grandeur des valeurs qui sont chères à l'Islam. L'amour du Très Exalté fleurira dans les jeunes coeurs au son de l'adhan entonnant Allahou Akbar. Cet amour flottera tel un drapeau dans leur monde spirituel, il enveloppera entièrement leur coeur et vous vous verrez bientôt sourire en reconnaissance pour les bienfaits de Dieu.
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